LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT

 

Titre du livre Eckhart Tolle dont j'ai déjà fait allusion dans d'autres articles. C'est un livre extraordinaire, plein d'élévation et mystère. L'état dans lequel il est rentré pour percevoir le temps dans sa problématique existentielle ; n'est plus que le vertige d'avoir frôlé les limites jamais perçues de notre “nature” humaine. Dans le livre d Eric Julien, “La science des extraterrestres”, il y a un passage qui explique le comment de l'arrivé de ce que nous sommes dans un corps de chère. Il dit que lorsque nous entrons das ce corps, il y a déjà un occupant. Mais nous ne le savons pas et rarement cela sera expliqué, même, pour les psys… On va dire que si les psys comprenaient cela, leurs résultats seraient plus réels et plus immédiats. Mais comment expliquer que la place est déjà prise ; que nous sommes des locataires et que le maître ou propriétaire est autoritaire pour le moins que l'on puisse dire. Qu est il arrivé donc a Eckart; le réveil qui conduit a l'illumination il y a quelque chose d'unique et réel qui le permet. Gill Mara en parle dans son livre ”Les clefs de l'évolution de l'âme”. Il y a une instance a nous qui reste comme une hypothèse et peut être que, parce que c'est la religion qui en parle, reste flou. L'âme. Pour Eckart, c'est elle qui a déclenché la projection, après de lui avoir permit de côtoyer le vertige et d'en sortir sain et sauve.

 

Carlos Castañeda en parle aussi a sa facón; il dit que nous avons deux pensés et qu'une d elles appartient a celui qui nous vampirise. Sacrée situation à mettre à plat, car cela nous concerne de la manière la plus personnelle. Se promener avec son contradicteur attitré ; lui donner la voie lorsqu'il manifeste ses besoins les plus urgents. Si vous voulez le comprendre, regardez dans vos désirs ; c'est par là qu'il vous envahit et vous constatez qu'il est toujours ainsi. C est votre corps qui désire, il doit se complaire pour ne pas perdre pied et continuer a garder les rênes. On va dire que le travail est déjà miné, car tout ce qui est fait a l'extérieur de vous vous tente a le satisfaire. Le contexte est donc favorable pour vous maintenir esclave de lui. Gurdjieff disait que pour pouvoir nous libérer de l'homme numéro 3 que nous sommes (il dit qu en il a y sept) viser donc le 4, est nécessaire connaître les choses auxquelles nous devons couper allégeance. Nous libérer de nos poids nécessite de les identifier; la coupure réelle qui établit ce travail est rconstatable rapidement. Si vous n'aimez pas les politiciens, n'allumez plus la tele. C'est le donneur de mensonges le plus éhonté qu il soit.

 

Si vous ne pouvez pas tenir le monde sur vos épaules, au mois libérez vous de ce qui fait pression sur les vôtres, le monde est d'abord vous. Vos filtres vous font voir le monde comme ceux qui les ont mis en vous, le veulent. Des filtres il y en a la pele; le langage actuellement et, depuis un certain temps, est travaillé pour que vous soyez dans des lignes rouges qui vous empêchent de vous exprimer et ainsi donner votre avis. Regardez ce qui vient se passer :

 

 

Les Pays-Bas, ce pays fondateur de l'UE, vote une loi pour interdire les référendums

Publié par wikistrike.com sur 5 Avril 2018, 09:09am

Catégories : #Politique internationale

http://www.wikistrike.com/2018/04/les-pays-bas-ce-pays-fondateur-de-l-ue-vote-une-loi-pour-interdire-les-referendums.html

 

Pour une démocratie c'est sensiblement un crime. Pour une démocratie, c'est sensiblement un crime. L'appui que le peuple donne à ce genre d'action commence à la participation des élections. Tous ceux qui parleront de mondialisation et d'élargissement des marchés concevront ces genres de lois pour aboutir à ce que personne ne veut, sauf eux. Ils nient le moyen qui les a permit d'être la ou ils sont. Pas de référendum, alors, plus d'élections pour élire des criminels. Plus le temps passe, plus cette caste ne s'intéresse plus aux gens qui les élisent. Les référendums sont certainement nécessaires, car les idées qui font élire ces personnes ne sont pas respectées. Ils le savent ; même s'ils disposent des moyens pour arranger le résultat des votations a leur faveur. Staline disait que le plus important dans les élections n'est pas le choix des électeurs, mais celui qui comptait les votes. Les deux mondes dont je parle dans un autre article, sont très bien visibles aux Pays-Bas.

 

Le vampire qui est à l'intérieur, pour revenir a ce que l'on disait avec Eckhart, est la projection de ce monde que l'on veut dénoncer. Dela même façon que l'on se projette vers le monde extérieur; on est donc en lui. L'autre-nous qui squatte notre intimité est aussi projeté dehor. Ceux qui ne veulent plus de nos avis c est comme notre ego qui fait toujours a sa guise.

 

LE POUVOIR DU

MOMENT PRÉSENT

Guide d'éveil spirituel

ECKHART TOLLE

extrait

 

VOUS N'ÊTES PAS VOTRE MENTAL

LE PLUS GRAND EMPÊCHEMENT À L'ILLUMINATION

 

L'illumination, c'est quoi ?

 

Un mendiant était assis sur le bord d'un chemin depuis plus de trente ans. Un jour, un étranger passa devant lui. « Vous avez quelques pièces de monnaie pour moi ? » marmotta le mendiant en tendant sa vieille casquette de baseball d'un geste automatique. « Je n'ai rien à vous donner », répondit l'étranger, qui lui demanda par la suite : « Sur quoi êtes-vous assis ? » « Sur rien, répondit le mendiant, juste une vieille caisse. Elle me sert de siège depuis aussi longtemps que je puisse m'en souvenir. » « Avez-vous jamais regardé ce qu'il y avait dedans ? » demanda l'étranger. « Non, répliqua le mendiant, pour quelle raison ? Il n'y a rien. » « Jetez-y donc un coup d'œil », insista l'étranger. Le mendiant réussit à ouvrir le couvercle en le forçant. Avec étonnement, incrédulité et le cœur rempli d'allégresse, il constata que la caisse était pleine d'or.

 

Je suis moi-même cet étranger qui n'a rien à vous donner et qui vous dit de regarder à l'intérieur. Non pas à l'intérieur d'une caisse, comme dans cette parabole, mais dans un lieu encore plus proche de vous : en vous-même.

 

« Mais je ne suis pas un mendiant », puis-je déjà vous entendre rétorquer.Ceux qui n'ont pas trouvé leur véritable richesse, c'est-à-dire la joie radieuse de l'Être et la paix profonde et inébranlable qui l'accompagnent, sont des mendiants, même s'ils sont très riches sur le plan matériel. Ils se tournent vers l'extérieur pour récolter quelques miettes de plaisir et des satisfaction, pour se sentir confirmés, sécurisés ou aimés, alors qu'ils abritent en eux un trésor qui non seulement recèle toutes ces choses, mais qui est aussi infiniment plus grandiose que n'importe quoi que le monde puisse leur offrir.

 

Le terme « illumination » évoque l'idée d'un accomplissement surhumain, et l'ego aime s'en tenir à cela. Mais l'illumination est tout simplement votre état naturel, la sensation de ne faire qu'un avec l'Être. C'est un état de fusion avec quelque chose de démesuré et d'indestructible. Quelque chose qui, presque paradoxalement, est essentiellement vous mais pourtant beaucoup plus vaste que vous. L'illumination, c'est trouver votre vraie nature au-delà de tout nom et de toute forme. Votre incapacité à ressentir cette fusion fait naître l'illusion de la division, la division face à vous même et au monde environnant. C'est pour cela que vous vous percevez, consciemment ou non,comme un fragment isolé. La peur survient et le conflit devient la norme, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.

 

J'affectionne la définition simple que donne Gautama le Bouddha de l'illumination : il affirme que c'est « la fin de la souffrance ». Cela n'a rien de surhumain, n'est-ce pas ? Bien sûr, comme telle, cette définition est incomplète, car elle exprime seulement ce que l'illumination n'est pas,c'est-à-dire qu'elle n'est pas souffrance. Mais que reste-t-il quand il n'y a plus de souffrance ?Bouddha garde le silence là-dessus et son silence sous-entend que c'est à vous de le découvrir. Il retient une définition par la négative afin que le « mental » ne puisse pas en faire une croyance ou un accomplissement surhumain, un objectif qu'il vous soit impossible à atteindre. Malgré cette précaution de la part de Bouddha, la majorité des bouddhistes croient encore que l'illumination est

 

l'apanage de Bouddha et non le leur, du moins pas dans cette vie-ci.Vous avez employé le terme « Être ». Pouvez-vous en expliquer la signification ?L'Être est LA vie éternelle et omniprésente qui existe au-delà des myriades de formes de vie assujetties au cycle de la naissance et de la mort. L'Être n'existe cependant pas seulement au-delà mais aussi au cœur de toute forme ; il constitue l'essence invisible et indestructible la plus profonde.En d'autres termes, l'Être vous est accessible immédiatement et représente votre moi le plus profond, votre véritable nature. Mais ne cherchez pas à le saisir avec votre « mental » ni à le comprendre.Vous pouvez l'appréhender seulement lorsque votre « mental » s'est tu. Quand vous êtes présent, quand votre attention est totalement et intensément dans le présent, vous pouvez sentir l'Être. Mais vous ne pouvez jamais le comprendre mentalement. Retrouver cette présence à l'Être et se maintenir dans cet état de « sensation de réalisation », c'est cela l'illumination.Lorsque vous utilisez le terme « Être », faites-vous référence à Dieu ? Si oui, pourquoi n'employez vous pas le terme « Dieu » ?

 

Le mot « Dieu » s'est vidé de son sens, car on en a abusé pendant des millénaires. Je l'emploie parfois, mais avec parcimonie. Quand j'affirme que le terme est galvaudé, je veux dire que certaines gens, qui n'ont jamais ne serait-ce que entrevu le sacré ni même jamais eu le moindre aperçu de l'infinie vastitude que le mot abrite, recourent à ce terme avec grande conviction, comme s'ils savaient de quoi ils parlent. Ou bien que d'autres personnes le rejettent, comme si elles savaient ce qu'elles nient. Cet abus d'emploi a donné naissance, par l'ego, à d'absurdes croyances, affirmations et illusions du genre « Mon ou notre Dieu est le seul Dieu véritable et votre Dieu est faux » ou encore comme le célèbre énoncé de Nietzsche : « Dieu est mort. »

 

Le mot « Dieu » est devenu un concept fermé. Dès qu'il est prononcé, une image mentale se crée, qui n'est peut-être plus celle d'un vieux patriarche à la barbe blanche, mais qui reste encore et toujours une représentation mentale de quelqu'un ou de quelque chose qui se trouve en dehors de vous. Qui plus est, inévitablement du genre masculin.

 

Ni le terme « Dieu », ni « Être », ni quelque autre expression que ce soit ne peut définir ou expliquer l'ineffable réalité qu'abrite le mot en question. En fait, la seule question importante à se poser est la suivante : « Ce mot vous aide-t-il ou vous empêche-t-il de faire l'expérience de ce qu'il désigne ? » Fait-il référence à cette réalité transcendantale qui existe au-delà de lui-même ou s'emploie-t-i là tort et à travers pour ne devenir rien de plus qu'une idée à laquelle votre tête peut croire,qu'une idole mentale ?À l'instar du terme « Dieu », le mot « Être » n'explique rien. Par contre, il a l'avantage d'être un concept ouvert. Il ne réduit pas l'infini invisible à une entité finie et il est impossible de s'en faire une image mentale. Personne ne peut se déclarer être l'unique détenteur de l'Être, car il s'agit de votre essence même et que celle-ci vous est accessible immédiatement sous la forme de la sensation de votre propre présence, de la réalisation de ce « Je suis » qui précède le « Je suis ceci ou cela». Le pas à franchir entre le terme « Être » et l'expérience d'« Être » est donc plus petit. Qu'est-ce qui nous empêche le plus de connaître cette réalité ?

 

C'est l'identification au « mental », car celle-ci amène la pensée à devenir compulsive. L'incapacité à s'arrêter de penser est une épouvantable affliction. Nous ne nous en rendons pas compte parce que presque tout le monde en est atteint : nous en venons à la considérer comme normale. Cet incessant bruit mental vous empêche de trouver ce royaume de calme intérieur qui est indissociable de l'« Être ». Ce bruit crée également un faux moi érigé par l'ego qui projette une ombre de peur et de souffrance sur tout. Nous reviendrons plus en détail sur tout cela.

 

Le philosophe français Descartes a cru avoir découvert la vérité la plus fondamentale quand il fit sa célèbre déclaration : « Je pense, donc je suis. » Il venait en fait de formuler l'erreur la plus fondamentale, celle d'assimiler la pensée à l'être et l'identité à la pensée. Le penseur compulsif,c'est-à-dire presque tout un chacun, vit dans un état d'apparente division, dans un monde déraisonnablement complexe où foisonnent perpétuellement problèmes et conflits, un monde qui reflète l'incessante fragmentation du mental. L'illumination est un état de plénitude, d'unité avec le Tout et donc de paix. C'est un état d'unité avec la vie sous sa forme manifeste, soit le monde, et avec la vie sous sa forme non manifeste, c'est-à-dire votre moi. Un état d'unité avec l'être. L'illumination est non seulement la fin de la souffrance et du perpétuel conflit en soi ou avec le monde extérieur, mais aussi d'un épouvantable esclavage, celui de l'incessante pensée. C'est une incroyable libération !L'identification au mental crée chez vous un écran opaque de concepts, d'étiquettes, d'images,de mots, de jugements et de définitions qui empêchent toute vraie relation. Cet écran s'interpose entre vous et vous-même, entre vous et votre prochain, entre vous et la nature, entre vous et le divin.C'est cet écran de pensées qui amène cette illusion de division, l'illusion qu'il y a vous et un« autre », totalement séparé de vous. Vous oubliez un fait essentiel : derrière le plan des apparences physiques et de la diversité des formes, vous ne faites qu'un avec tout ce qui est. Et quand je dis que vous oubliez, je veux dire que vous ne pouvez plus sentir cet état d'unité comme étant une réalité qui coule de source. Il se peut que vous la croyiez vraie, mais vous ne l'appréhendez pluscomme telle. Une croyance peut certes vous réconforter. Par contre, seule l'expérience peut vous libérer.

 

Penser est devenu une maladie et celle-ci survient quand les choses sont déséquilibrées. Par exemple, il n'y a rien de mal à ce que les cellules du corps se divisent pour se multiplier. Mais lorsque ce phénomène s'effectue sans aucun égard pour l'organisme dans sa totalité, les cellules prolifèrent et la maladie s'installe.

 

Le mental est un magnifique outil si l'on s'en sert à bon escient. Dans le cas contraire, il devient très destructeur. Plus précisément, ce n'est pas tant que vous utilisez mal votre « mental » ;c'est plutôt qu'en général vous ne vous en servez pas du tout, car c'est lui qui se sert de vous. Et c'est cela la maladie, puisque vous croyez être votre mental. C'est cela l'illusion. L'outil a pris possession de vous. Je ne suis pas tout à fait d'accord. C'est vrai que mes pensées sont souvent sans objet, comme chez la plupart des gens, mais je peux encore décider d'utiliser mon mental pour acquérir ou accomplir des choses. C'est ce que je fais tout le temps.

 

Ce n'est pas parce que vous réussissez à terminer un jeu de mots croisés ou à fabriquer une bombe atomique que vous savez vous servir de votre mental. Ce dernier aime se faire les dents surdes problèmes, comme les chiens le font avec les os. Voilà pourquoi il fait des mots croisés et invente des bombes atomiques, alors que vous, l'Être, ne portez intérêt ni à l'un ni à l'autre. Laissez moi vous poser les questions suivantes : « Pouvez-vous vous libérer du mental quand vous le voulez? Avez-vous réussi à trouver l'interrupteur qui le met hors circuit ? »Vous voulez dire arrêter complètement de penser ? Non, je n'y réussis pas, sauf pour un instant ou deux.

 

Dans ce cas, le mental se sert de vous et vous vous êtes inconsciemment identifié à lui. Par conséquent, vous ne savez même pas que vous êtes son esclave. C'est un peu comme si vous étiez possédé sans le savoir et que vous preniez l'entité qui vous possède pour vous. La liberté commence quand vous prenez conscience que vous n'êtes pas cette entité, c'est-à-dire le penseur. En sachant cela, vous pouvez alors surveiller cette entité. Dès l'instant où vous vous mettez à observer le penseur, un niveau plus élevé de conscience est activé et vous comprenez petit à petit qu'il existe un immense royaume d'intelligence au-delà de la pensée et que celle-ci ne constitue qu'un infime aspect de cette intelligence. Vous réalisez aussi que toutes les choses vraiment importantes - la beauté, l'amour, la créativité, la joie, la paix - trouvent leur source au-delà du mental. Et vous commencez alors à vous éveiller.

 

"http://envol.wifeo.com/documents/pouvoir-prsent.pdf

 

Ce n'est pas un travail de fiction.

Ce que je décris est étranger à nous; Par conséquent, cela semble irréel.

CARLOS CASTANEDA

 

(Du cadeau de l'aigle, prologue)Rien dans le monde n'est un cadeau.Quoi qu'il y ait à apprendre, vous avez appris à la dure.Transformez mes concepts en un mode de vie viable par un processus de répétition.Tout nouveau dans nos vies, comme les concepts des sorciers que je vous enseigne,doit être répété jusqu'au point d'épuisement avant de nous ouvrir à lui.

 

DON JUAN

 

"Je vais vous enseigner les secrets qui constituent le lot d'un homme de connaissance. Vous devrez vous engager très profondément car la formation est longue et ardue.

 

Un homme va à la connaissance en allant à la guerre, éveillé, avec crainte, avec respect et avec une assurance absolue. Aller à la connaissance ou faire la guerre d'une autre manière est une erreur, et celui qui la fait vivra pour regretter ses pas.

 

Quand un homme a rempli ces quatre conditions, il n'y a pas d'erreurs dont il devra rendre compte; dans de telles conditions, ses actes perdent la qualité maladroite des actes d'un fou. Si un tel homme échoue, ou subit une défaite, il n'aura perdu qu'une bataille, et il n'y aura pas de regrets pitoyables à ce sujet.

 

Un homme de la connaissance est celui qui a suivi fidèlement les difficultés de l'apprentissage, un homme qui, sans précipitation ou sans hésitation, est allé aussi loin que possible dans le dévoilement des secrets de la puissance et de la connaissance. Pour devenir un homme de savoir, il faut défier et vaincre ses quatre ennemis naturels.

 

Quand un homme commence à apprendre, il n'est jamais clair sur ses objectifs. Son but est défectueux; son intention est vague. Il espère des récompenses qui ne se matérialiseront jamais car il ne sait rien des difficultés d'apprentissage.

 

Il commence lentement à apprendre - petit à petit au début, puis en gros morceaux. Et ses pensées se heurtent bientôt. Ce qu'il apprend n'est jamais ce qu'il a imaginé ou imaginé, et il commence donc à avoir peur. L'apprentissage n'est jamais ce que l'on attend. Chaque étape de l'apprentissage est une nouvelle tâche, et la peur que l'homme éprouve commence à monter sans pitié, inébranlable. Son but devient un champ de bataille.

 

Et ainsi il a trébuché sur le premier de ses ennemis naturels: la peur! Un ennemi terrible - perfide et difficile à surmonter. Il reste caché à chaque détour, rôdant, attendant. Et si l'homme, terrifié en sa présence, s'enfuit, son ennemi aura mis fin à sa quête et il n'apprendra jamais. Il ne deviendra jamais un homme de connaissance. Il sera peut-être un tyran, ou un homme inoffensif et effrayé; en tout cas, il sera un homme vaincu. Son premier ennemi aura mis fin à ses envies.

 

Il n'est pas possible à un homme de s'abandonner à la peur pendant des années, puis finalement de le conquérir. S'il cède à la peur, il ne le vaincra jamais, parce qu'il aura peur d'apprendre et de ne plus jamais essayer. Mais s'il essaie d'apprendre pendant des années au milieu de sa peur, il finira par la conquérir parce qu'il ne s'y sera jamais vraiment abandonné.

 

Par conséquent, il ne doit pas s'enfuir. Il doit défier sa peur, et malgré cela, il doit passer à l'étape suivante de l'apprentissage, et à la suivante et à la suivante. Il doit avoir complètement peur, et pourtant il ne doit pas s'arrêter. C'est la règle! Et un moment viendra où son premier ennemi se retirera. L'homme commence à être sûr de lui-même. Son intention devient plus forte. L'apprentissage n'est plus une tâche terrifiante.

 

Lorsque ce moment joyeux arrive, l'homme peut dire sans hésitation qu'il a vaincu son premier ennemi naturel. Cela arrive peu à peu, et pourtant la peur est vaincue soudainement et rapidement. Une fois qu'un homme a vaincu la peur, il en est libéré pour le reste de sa vie parce que, au lieu de la peur, il a acquis une clarté - une clarté d'esprit qui efface la peur. D'ici là, un homme connaît ses désirs; il sait comment satisfaire ces désirs. Il peut anticiper les nouvelles étapes de l'apprentissage et une clarté nette entoure tout. L'homme sent que rien n'est caché.

 

Et ainsi il a rencontré son deuxième ennemi: Clarté! Cette clarté d'esprit, si difficile à obtenir, dissipe la peur, mais aussi les aveugles. Cela force l'homme à ne jamais douter de lui-même. Cela lui donne l'assurance qu'il peut faire tout ce qu'il veut, car il voit clairement tout. Et il est courageux parce qu'il est clair, et il ne recule devant rien parce qu'il est clair.

 

Mais tout cela est une erreur; c'est comme quelque chose d'incomplet. Si l'homme cède à ce pouvoir imaginaire, il a succombé à son deuxième ennemi et sera patient quand il devrait se précipiter. Et il va tâtonner avec l'apprentissage jusqu'à ce qu'il finisse incapable d'apprendre quelque chose de plus. Son deuxième ennemi vient de l'empêcher d'essayer de devenir un homme de savoir. Au lieu de cela, l'homme peut se transformer en un guerrier flottant, ou un clown. Pourtant, la clarté pour laquelle il a payé si cher ne changera plus jamais aux ténèbres et à la peur. Il sera clair aussi longtemps qu'il vit, mais il n'apprendra plus, ou n'aspirera plus à rien.

 

Il doit faire ce qu'il a fait avec la peur: il doit défier sa clarté et l'utiliser seulement pour voir, et attendre patiemment et mesurer soigneusement avant de prendre de nouvelles mesures; il doit surtout penser que sa clarté est presque une erreur. Et un moment viendra où il comprendra que sa clarté n'était qu'un point devant ses yeux. Et ainsi il aura surmonté son deuxième ennemi, et arrivera à une position où plus rien ne peut lui nuire. Ce ne sera pas une erreur. Ce ne sera pas seulement un point devant ses yeux. Ce sera le vrai pouvoir.

 

Il saura à ce moment que le pouvoir qu'il poursuit depuis si longtemps est finalement le sien. Il peut faire avec tout ce qu'il veut. Son allié est à son commandement. Son souhait est la règle. Il voit tout ce qui l'entoure. Mais il a également rencontré son troisième ennemi: le pouvoir!

 

Le pouvoir est le plus fort de tous les ennemis. Et naturellement, la chose la plus facile à faire est de céder; après tout, l'homme est vraiment invincible. Il commande; il commence par prendre des risques calculés, et finit par faire des règles, parce qu'il est un maître.

 

À ce stade, un homme remarque à peine son troisième ennemi qui se rapproche de lui. Et soudain, sans le savoir, il aura certainement perdu la bataille. Son ennemi l'aura transformé en un homme cruel et capricieux, mais il ne perdra jamais sa clarté ni sa puissance.

 

Un homme qui est vaincu par le pouvoir meurt sans vraiment savoir comment le gérer. Le pouvoir n'est qu'un fardeau sur son destin. Un tel homme n'a aucun commandement sur lui-même, et ne peut pas dire quand ou comment utiliser son pouvoir.

 

Une fois qu'un de ces ennemis domine un homme, il n'y a rien qu'il puisse faire. Il n'est pas possible, par exemple, qu'un homme vaincu par le pouvoir puisse voir son erreur et réparer ses voies. Une fois qu'un homme cède, il a fini. Si, cependant, il est temporairement aveuglé par le pouvoir, puis refuse, sa bataille est toujours en cours. Cela signifie qu'il essaie toujours de devenir un homme de savoir. Un homme n'est vaincu que lorsqu'il ne tente plus et s'abandonne.

 

Il doit se rendre compte que le pouvoir qu'il a apparemment conquis n'est en réalité jamais le sien. Il doit rester en ligne tout le temps, en maniant soigneusement et fidèlement tout ce qu'il a appris. S'il peut voir que la clarté et la puissance, sans son contrôle sur lui-même, sont pires que des erreurs, il atteindra un point où tout est tenu en échec. Il saura alors quand et comment utiliser son pouvoir. Et ainsi il aura vaincu son troisième ennemi.

 

L'homme sera alors à la fin de son voyage d'étude, et presque sans avertissement, il rencontrera le dernier de ses ennemis: Vieillesse! Cet ennemi est le plus cruel de tous, celui qu'il ne pourra pas vaincre complètement, mais seulement combattre.

 

C'est le moment où l'homme n'a plus de peurs, plus de clarté d'esprit impatiente - une époque où tout son pouvoir est en échec, mais aussi le moment où il a un désir inébranlable de se reposer. S'il cède totalement à son désir de se coucher et d'oublier, s'il se calme dans la fatigue, il aura perdu son dernier tour, et son ennemi le réduira en une vieille créature faible. Son désir de battre surpassera toute sa clarté, sa puissance et son savoir.

 

Mais si l'homme se débarrasse de sa fatigue et vit son destin, il peut alors être appelé un homme de connaissance, ne serait-ce que pour le bref instant où il parvient à repousser son dernier et invincible ennemi. Ce moment de clarté, de puissance et de connaissance est suffisant.

 

Tout est un parmi un million de chemins. Par conséquent, vous devez toujours garder à l'esprit qu'un chemin n'est qu'un chemin; Si vous pensez que vous ne devriez pas le suivre, vous ne devez pas le rester dans toutes les conditions. Pour avoir une telle clarté, vous devez mener une vie disciplinée. Alors seulement, vous saurez que tout chemin est seulement un chemin et qu'il n'y a pas d'affront, pour soi-même ou pour les autres, en le laissant tomber si c'est ce que votre cœur vous dit de faire. Mais votre décision de rester sur le chemin ou de le quitter doit être libre de toute crainte ou ambition. Je te préviens. Regardez chaque chemin de près et délibérément. Essayez-le autant de fois que vous le jugez nécessaire.

 

Cette question est celle que seul un très vieil homme demande. Est-ce que ce chemin a un coeur? Tous les chemins sont les mêmes: ils ne mènent nulle part. Ce sont des sentiers qui traversent la brousse ou dans la brousse. Dans ma vie, je pourrais dire que j'ai traversé de longs et longs chemins, mais je ne suis nulle part. Est-ce que ce chemin a un coeur? Si c'est le cas, le chemin est bon; Si ce n'est pas le cas, cela ne sert à rien. Les deux chemins ne mènent nulle part; mais l'un a un cœur, l'autre non. On fait un voyage joyeux; tant que vous le suivez, vous êtes un avec. L'autre vous fera maudire votre vie. L'un vous rend fort; l'autre vous affaiblit.

 

Avant de vous lancer dans un chemin, posez la question suivante: Est-ce que ce chemin a un cœur?

 

Si la réponse est non, vous le saurez, et vous devrez choisir un autre chemin. Le problème est que personne ne pose la question; et quand un homme se rend finalement compte qu'il a pris un chemin sans coeur, le chemin est prêt à le tuer. A ce moment, très peu d'hommes peuvent s'arrêter pour délibérer et quitter le chemin. Un chemin sans cœur n'est jamais agréable. Vous devez travailler dur même pour le prendre. D'un autre côté, un chemin avec le coeur est facile; ça ne vous fait pas travailler à aimer ça.

 

Je vous ai dit que pour choisir un chemin, vous devez être libre de la peur et de l'ambition. Le désir d'apprendre n'est pas l'ambition. C'est notre lot en tant qu'hommes de vouloir savoir.

 

Le chemin sans coeur se retournera contre les hommes et les détruira. Il ne faut pas grand-chose pour mourir, et chercher la mort c'est ne rien chercher.

 

Pour moi, il n'y a que le voyage sur les sentiers qui ont un cœur, sur n'importe quel chemin qui peut avoir un cœur. Là je voyage, et le seul défi valable pour moi est de parcourir toute sa longueur. Et là je voyage - en regardant, en regardant, à bout de souffle."

 

http://www.bibliotecapleyades.net/cienciareal/esp_donjuan1.htm

 

Don Juan, a l'identique que ses prédécesseur, apprirent sur le monde invisible ou le vampire habite; les chamans sont sélectionnés par les esprits ancestraux pour veiller sur l'humanité. Soit, celui qui est l'élu sert l'obscurité étant donc un sorcier. Soit, il est l'élu pour la combattre comme chaman. L'éveil d'Eckart le projeté comme un chaman des temps modernes ; mais son action se situe à niveau de la pensée. Le meilleur endroit pour se cacher et être à l'affût des énergies.

 

 

George Orwell 1984 (1948)

extrait

 

LA GUERRE C'EST LA PAIX

 

LA LIBERTE C'EST L'ESCLAVAGE

 

L'IGNORANCE C'EST LA FORCE

 

 

Le ministère de la Vérité comprenait, disait-on, trois mille pièces au-dessus du niveau du sol, et des ramifications souterraines correspondantes. Disséminées dans Londres, il n'y avait que trois autres constructions d'apparence et de dimension san alogues. Elles écrasaient si complètement l'architecture environnante que, du toit du bloc de la Victoire, on pouvait les voir toutes les quatre simultanément. C'étaient les locaux des quatre ministères entre lesquels se partageait la totalité de l'appareil gouvernemental. Le ministère de la Vérité, qui s'occupait des divertissements, de l'information, de l'éducation et des beaux arts.Le ministère de la Paix, qui s'occupait de la guerre. Le ministère de l'Amour qui veillait au respect de la loi et de l'ordre.Le ministère de l'Abondance, qui était responsable des affaires économiques. Leurs noms, en novlangue, étaient : Miniver, Minipax,Miniamour, Miniplein.Le ministère de l'Amour était le seul réellement effrayant.Il n'avait aucune fenêtre. Winston n'y était jamais entré et nes'en était même jamais trouvé à moins d'un kilomètre. C'était un endroit où il était impossible de pénétrer, sauf pour affaire offi 1 Le novlangue était l'idiome officiel de l'Océania.

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cielle, et on n'y arrivait qu'à travers un labyrinthe de barbelés enchevêtrés, de portes d'acier, de nids de mitrailleuses dissimulés.Même les rues qui menaient aux barrières extérieures étaient parcourues par des gardes en uniformes noirs à face de gorille, armés de matraques articulées.Winston fit brusquement demi-tour. Il avait fixé sur ses traits l'expression de tranquille optimisme qu'il était prudent de démontrer quand on était en face du télécran. Il traversa la pièce pour aller à la minuscule cuisine. En laissant le ministère à cette heure, il avait sacrifié son repas de la cantine. Il n'ignorait pas qu'il n'y avait pas de nourriture à la cuisine, sauf un quignon de pain noirâtre qu'il devait garder pour le petit déjeuner du lendemain.Il prit sur l'étagère une bouteille d'un liquide incolore,qui portait une étiquette blanche où s'inscrivaient clairement les mots « Gin de la Victoire ». Le liquide répandait une odeur huileuse,écœurante comme celle de l'eau-de-vie de riz des Chinois.Winston en versa presque une pleine tasse, s'arma de courage pour supporter le choc et avala le gin comme une médecine.Instantanément, son visage devint écarlate et des larmes lui sortirent des yeux. Le breuvage était comme de l'acide nitrique et, de plus, on avait en l'avalant la sensation d'être frappé à la nuque par une trique de caoutchouc. La minute d'après,cependant, la brûlure de son estomac avait disparu et le monde commença à lui paraître plus agréable. Il prit une cigarette dans un paquet froissé marqué « Cigarettes de la Victoire », et, imprudemment,la tint verticalement, ce qui fit tomber le tabac sur le parquet. Il fut plus heureux avec la cigarette suivante. Il retourna dans le living-room et s'assit à une petite table qui se trouvait à gauche du télécran. Il sortit du tiroir un porte-plume,un flacon d'encre, un in-quarto épais et vierge au dos rouge et à la couverture marbrée.Le télécran du living-room était, pour une raison quelconque,placé en un endroit inhabituel. Au lieu de se trouver,

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comme il était normal, dans le mur du fond où il aurait commandé toute la pièce, il était dans le mur plus long qui faisait face à la fenêtre. Sur un de ses côtés, là où Winston était assis, il y avait une alcôve peu profonde qui, lorsque les appartements avaient été aménagés, était probablement destinée à recevoir des rayons de bibliothèque. Quand il s'asseyait dans l'alcôve,bien en arrière, Winston pouvait se maintenir en dehors d

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s'il était découvert, il serait, sans aucun doute, puni de mort ou de vingt-cinq ans au moins de travaux forcés dans un camp.Winston adapta une plume au porte-plume et la su ça pour en enlever la graisse. Une plume était un article archaïque, rarement employé, même pour les signatures. Il s'en était procuré une, furtivement et avec quelque difficulté, simplement parce qu'il avait le sentiment que le beau papier crémeux appelait le tracé d'une réelle plume plutôt que les éraflures d'un crayon à encre. À dire vrai, il n'avait pas l'habitude d'écrire à la main. En dehors de très courtes notes, il était d'usage de tout dicter au phonoscript, ce qui, naturellement, était impossible pour ce qu'il projetait. Il plongea la plume dans l'encre puis hésita une seconde. Un tremblement lui parcourait les entrailles. Faire un trait sur le papier était un acte décisif. En petites lettres maladroites,il écrivit :4 avril 1984 Il se redressa. Un sentiment de complète impuissances 'était emparé de lui. Pour commencer, il n'avait aucune certitude que ce fût vraiment 1984. On devait être aux alentours de cette date, car il était sûr d'avoir trente-neuf ans, et il croyait être né en 1944 ou 1945. Mais, par les temps qui couraient, il n'était possible de fixer une date qu'à un ou deux ans près.Pour qui écrivait-il ce journal ? Cette question, brusquement,s'imposa à lui. Pour l'avenir, pour des gens qui n'étaient pas nés. Son esprit erra un moment autour de la date approximative écrite sur la page, puis bondit sur un mot novlangue :double-pensée. Pour la première fois, l'ampleur de son entreprise lui apparut. Comment communiquer avec l'avenir. C'était impossible intrinsèquement. Ou l'avenir ressemblerait au présent, et on ne l'écouterait pas, ou il serait différent, et son enseignement,dans ce cas, n'aurait aucun sens.

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Pendant un moment, il fixa stupidement le papier.L'émission du télécran s'était changée en une stridente musique militaire. Winston semblait, non seulement avoir perdu le pouvoir de s'exprimer, mais avoir même oublié ce qu'il avait d'abord eu l'intention de dire. Depuis des semaines, il se préparait à ce moment et il ne lui était jamais venu à l'esprit que ce dont il aurait besoin, c'était de courage. Écrire était facile. Tout ce qu'il avait à faire, c'était transcrire l'interminable monologue ininterrompu qui, littéralement depuis des années, se poursuivait dans son cerveau. En ce moment, cependant, même le monologues' était arrêté. Par-dessus le marché, son ulcère variqueux commençait à le démanger d'une façon insupportable. Il n'osait pas le gratter car l'ulcère s'enflammait toujours lorsqu'il y touchait. Les secondes passaient. Winston n'était conscient que du vide de la page qui était devant lui, de la démangeaison de sa peau au-dessus de la cheville, du beuglement de la musique et de la légère ivresse provoquée par le gin.Il se mit soudain à écrire, dans une véritable panique, imparfaitement conscient de ce qu'il couchait sur le papier. Minuscule quoique enfantine, son écriture montait et descendait sur la page, abandonnant, d'abord les majuscules, finalement même les points.4 avril 1984. Hier, soirée au ciné. Rien que des films de guerre. Un très bon film montrait un navire plein de réfugiés,bombardé quelque part dans la Méditerranée. Auditoire très amusé par les tentatives d'un gros homme gras qui essayait d'échapper en nageant à la poursuite d'un hélicoptère. On le voyait d'abord se vautrer dans l'eau comme un marsouin. Puis on l'apercevait à travers le viseur du canon de l'hélicoptère. Il était ensuite criblé de trous et la mer devenait rose autour de lui. Puis il sombrait aussi brusquement que si les trous avaient laissé pénétrer l'eau. Le public riait à gorge déployée quand il s'enfonça. On vit ensuite un canot de sauvetage plein d'enfants que survolait un hélicoptère. Une femme d'âge moyen, qui était

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peut-être une Juive, était assise à l'avant, un garçon d'environ trois ans dans les bras, petit garçon criait de frayeur et se cachait la tête entre les seins de sa mère comme s'il essayait de se terrer en elle et la femme l'entourait de ses bras et le réconfortait alors qu'elle était elle-même verte de frayeur, elle le recouvrait autant que possible comme si elle croyait que ses bras pourraient écarter de lui les balles, ensuite l'hélicoptère lâcha sur eux une bombe de vingt kilos qui éclata avec un éclair terrifiant et le bateau vola en éclats. Il y eut ensuite l'étonnante projection d'un bras d'enfant montant droit dans l'air, un hélicoptère muni d'une caméra a dû le suivre et il y eut des applaudissements nourris venant des fauteuils mais une femme qui se trouvait au poulailler s'est mise brusquement à faire du bruit en frappant du pied et en criant on ne doit pas montrer cela pas devant les petits on ne doit pas ce n'est pas bien pas devant les enfants ce n'est pas jusqu'à ce que la police la saisisse et lamette à la porte je ne pense pas qu'il lui soit arrivé quoi que ce soit personne ne s'occupe de ce que disent les prolétaires les typiques réactions prolétaires jamais on -Winston s'arrêta d'écrire, en partie parce qu'il souffrait d'une crampe. Il ne savait ce qui l'avait poussé à déverser ce torrent d'absurdités, mais le curieux était que, tandis qu'il écrivait,un souvenir totalement différent s'était précisé dans son esprit,au point qu'il se sentait presque capable de l'écrire. Il réalisait maintenant que c'était à cause de cet autre incident qu'il avait soudain décidé de rentrer chez lui et de commencer son journal ce jour-là.Cet incident avait eu lieu le matin au ministère, si l'on peut dire d'une chose si nébuleuse qu'elle a eu lieu.Il était presque onze heures et, au Commissariat aux Archives,où travaillait Winston, on tirait les chaises hors des bureaux pour les regrouper au centre du hall, face au grand télécran afin de préparer les Deux Minutes de la Haine. Winston prenait

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place dans un des rangs du milieu quand deux personnes qu'il connaissait de vue, mais à qui il n'avait jamais parlé, entrèrent dans la salle à l'improviste. L'une était une fille qu'il croisait souvent dans les couloirs. Il ne savait pas son nom, mais il savait qu'elle travaillait au Commissariat aux Romans. Il l'avait parfois vue avec des mains huileuses et tenant une clef anglaise.Elle s'occupait probablement à quelque besogne mécanique sur l'une des machines à écrire des romans. C'était une fille d'aspect hardi, d'environ vingt-sept ans, aux épais cheveux noirs, au visage couvert de taches de rousseur, à l'allure vive et sportive.Une étroite ceinture rouge, emblème de la Ligue Anti-Sexe des Juniors, plusieurs fois enroulée à sa taille, par-dessus sa combinaison,était juste assez serrée pour faire ressortir la forme agile et dure de ses hanches. Winston l'avait détestée dès le premier coup d'œil. Il savait pourquoi. C'était à cause de l'atmosphère de terrain de hockey, de bains froids, de randonnées en commun,de rigoureuse propreté morale qu'elle s'arrangeait pour transporter avec elle. Il détestait presque toutes les femmes, surtout celles qui étaient jeunes et jolies. C'étaient toujours les femmes,et spécialement les jeunes, qui étaient les bigotes du Parti : avaleusesde slogans, espionnes amateurs, dépisteuses d'hérésies.Mais cette fille en particulier lui donnait l'impression qu'elle était plus dangereuse que les autres. Une fois, alors qu'ils se croisaient dans le corridor, elle lui avait lancé un rapide regar

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combinaison noire, celle d'un membre du Parti intérieur.O'Brien était un homme grand et corpulent, au cou épais, au visage rude, brutal et caustique. En dépit de cette formidable apparence, il avait un certain charme dans les manières. Il avait une façon d'assurer ses lunettes sur son nez qui était curieusement désarmante - et, d'une manière indéfinissable, curieusement civilisée. C'était un geste qui, si quelqu'un pouvait encore penser en termes semblables, aurait rappelé celui d'un homme du XVIIIe offrant sa tabatière. Winston avait vu O'Brien une douzaine de fois peut-être, dans un nombre presque égal d'années. Il se sentait vivement attiré par lui. Ce n'était pas seulement parce qu'il était intrigué par le contraste entre l'urbanité des manières d'O'Brien et son physique de champion de lutte.C'était, beaucoup plus, à cause de la croyance secrète - ce n'était peut-être même pas une croyance, mais seulement un espoir - que l'orthodoxie de la politique d'O'Brien n'était pas parfaite. Quelque chose dans son visage le suggérait irrésistiblement.Mais peut-être n'était-ce même pas la non-orthodoxie qui était inscrite sur son visage, mais, simplement,l'intelligence. De toute façon, il paraissait être quelqu'un à qui l'on pourrait parler si l'on pouvait duper le télécran et le voir seul. Winston n'avait jamais fait le moindre effort pour vérifier cette supposition ; en vérité, il n'y avait aucun moyen de la vérifier.O'Brien, à ce moment, regarda son bracelet-montre, vit qu'il était près de onze heures et décida, de toute évidence, de rester dans le Commissariat aux Archives jusqu'à la fin des Deux Minutes de la Haine. Il prit une chaise sur le même rang que Winston, deux places plus loin. Une petite femme rousse,qui travaillait dans la cellule voisine de celle de Winston, les sé-parait. La fille aux cheveux noirs était assise immédiatement derrière eux.Un instant plus tard, un horrible crissement, comme celui de quelque monstrueuse machine tournant sans huile, éclata dans le grand télécran du bout de la salle. C'était un bruit à vous

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faire grincer des dents et à vous hérisser les cheveux. La Haine avait commencé.Comme d'habitude, le visage d'Emmanuel Goldstein,l'Ennemi du Peuple, avait jailli sur l'écran. Il y eut des coups de sifflet çà et là dans l'assistance. La petite femme rousse jeta un cri de frayeur et de dégoût. Goldstein était le renégat et le traître. Il y avait longtemps (combien de temps, personne ne le savait exactement) il avait été l'un des meneurs du Parti presque au même titre que Big Brother lui-même. Il s'était engagé dans une activité contre-révolutionnaire, avait été condamné à mort,s'était mystérieusement échappé et avait disparu. Le programme des Deux Minutes de la Haine variait d'un jour à l'autre, mais il n'y en avait pas dans lequel Goldstein ne fût la principale figure. Il était le traître fondamental, le premier profanateur de la pureté du Parti. Tous les crimes subséquents contre le Parti, trahisons, actes de sabotage, hérésies, déviations,jaillissaient directement de son enseignement. Quelque part, on ne savait où, il vivait encore et ourdissait des conspirations.Peut-être au-delà des mers, sous la protection des maîtres étrangers qui le payaient. Peut-être, comme on le murmurait parfois, dans l'Océania même, en quelque lieu secret.Le diaphragme de Winston s'était contracté. Il ne pouvait voir le visage de Goldstein sans éprouver un pénible mélange d'émotions. C'était un mince visage de Juif, largement auréolé de cheveux blancs vaporeux, qui portait une barbiche en forme de bouc, un visage intelligent et pourtant méprisable par quelque chose qui lui était propre, avec une sorte de sottise sénile dans le long nez mince sur lequel, près de l'extrémité, était perchée une paire de lunettes. Ce visage ressemblait à celui d'un mouton, et la voix, elle aussi, était du genre bêlant. Goldstein débitait sa venimeuse attaque habituelle contre les doctrines du Parti. Une attaque si exagérée et si perverse qu'un enfant aurait pu la percer à jour, et cependant juste assez plausible pour remplir chacun de la crainte que d'autres, moins bien équilibrés

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pussent s'y laisser prendre. Goldstein insultait Big Brother, dé-nonçait la dictature du Parti, exigeait l'immédiate conclusion dela paix avec l'Eurasia, défendait la liberté de parler, la liberté dela presse, la liberté de réunion, la liberté de pensée. Il criait hystériquement que la révolution avait été trahie, et cela en un rapide discours polysyllabique qui était une parodie du style habituel des orateurs du Parti et comprenait même des mots novlangue,plus de mots novlangue même qu'aucun orateur du Parti n'aurait normalement employés dans la vie réelle. Et pendant ce temps, pour que personne ne pût douter de la réalité de ce que recouvrait le boniment spécieux de Goldstein, derrière sa tête, sur l'écran, marchaient les colonnes sans fin de l'armée eurasienne, rang après rang d'hommes à l'aspect robuste, aux visages inexpressifs d'Asiatiques, qui venaient déboucher sur l'écran et s'évanouissaient, pour être immédiatement remplacés par d'autres exactement semblables. Le sourd martèlement rythmé des bottes des soldats formait l'arrière-plan de la voix bêlante de Goldstein.Avant les trente secondes de la Haine, la moitié des assistants laissait échapper des exclamations de rage. Le visage de mouton satisfait et la terrifiante puissance de l'armée eurasienne étaient plus qu'on n'en pouvait supporter. Par ailleurs,voir Goldstein, ou même penser à lui, produisait automatiquement la crainte et la colère. Il était un objet de haine plus constant que l'Eurasia ou l'Estasia, puisque lorsque l'Océania était en guerre avec une de ces puissances, elle était généralement en paix avec l'autre. Mais l'étrange était que, bien que Goldstein fût haï et méprisé par tout le monde, bien que tous les jours et un millier de fois par jour, sur les estrades, aux télécrans, dans les journaux, dans les livres, ses théories fussent réfutées, écrasées,ridiculisées, que leur pitoyable sottise fût exposée aux regards de tous, en dépit de tout cela, son influence ne semblait jamais diminuée. Il y avait toujours de nouvelles dupes qui attendaient d'être séduites par lui. Pas un jour ne se passait que des espions et des saboteurs à ses ordres ne fussent démasqués par la Police

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de la Pensée. Il commandait une grande armée ténébreuse, un réseau clandestin de conspirateurs qui se consacraient à la chute de l'État. On croyait que cette armée s'appelait la Fraternité.Il y avait aussi des histoires que l'on chuchotait à propos d'un livre terrible, résumé de toutes les hérésies, dont Goldstein était l'auteur, et qui circulait clandestinement çà et là. Ce livre n'avait pas de titre. Les gens s'y référaient, s'ils s'y référaient jamais, en disant simplement le livre. Mais on ne savait de telles choses que par de vagues rumeurs. Ni la Fraternité, ni le livre,n'étaient des sujets qu'un membre ordinaire du Parti mentionnerait s'il pouvait l'éviter.À la seconde minute, la Haine tourna au délire. Les gens sautaient sur place et criaient de toutes leurs forces pour s'efforcer de couvrir le bêlement affolant qui venait de l'écran.Même le lourd visage d'O'Brien était rouge. Il était assis très droit sur sa chaise. Sa puissante poitrine se gonflait et se contractait comme pour résister à l'assaut d'une vague. La petite femme aux cheveux roux avait tourné au rose vif, et sa bouche s'ouvrait et se fermait comme celle d'un poisson hors de l'eau.La fille brune qui était derrière Winston criait : « Cochon ! Cochon! Cochon ! » Elle saisit soudain un lourd dictionnaire novlangue et le lança sur l'écran. Il atteignit le nez de Goldstein et être bondit. La voix continuait, inexorable. Dans un moment de lucidité, Winston se vit criant avec les autres et frappant violemment du talon contre les barreaux de sa chaise. L'horrible,dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu'on fût obligé d'y jouer un rôle, mais que l'on ne pouvait, au contraire, éviter de s'y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile. Une hideuse extase, faite de frayeur et de rancune, un désir de tuer, de torturer, d'écraser des visages sous un marteau, semblait se répandre dans l'assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa volonté, en un fou vociférant et grimaçant.

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Mais la rage que ressentait chacun était une émotion abstraite,indirecte, que l'on pouvait tourner d'un objet vers un autre comme la flamme d'un photophore. Ainsi, à un moment,la haine qu'éprouvait Winston n'était pas du tout dirigée contre Goldstein, mais contre Big Brother, le Parti et la Police de la Pensée. À de tels instants, son cœur allait au solitaire hérétique bafoué sur l'écran, seul gardien de la vérité et du bon sens dans un monde de mensonge. Pourtant, l'instant d'après, Winston était de cœur avec les gens qui l'entouraient et tout ce que l'on disait de Goldstein lui semblait vrai. Sa secrète aversion contre Big Brother se changeait alors en adoration. Big Brother semblait s'élever, protecteur invincible et sans frayeur dressé comme un roc contre les hordes asiatiques. Goldstein, en dépit de son isolement, de son impuissance et du doute qui planait sur son existence même, semblait un sinistre enchanteur capable,par le seul pouvoir de sa voix, de briser la structure de la civilisation.On pouvait même, par moments, tourner le courant de sa haine dans une direction ou une autre par un acte volontaire.Par un violent effort analogue à celui par lequel, dans un cauchemar,la tête s'arrache de l'oreiller, Winston réussit soudain à transférer sa haine, du visage qui était sur l'écran, à la fille aux cheveux noirs placée derrière lui. De vivaces et splendides hallucinations lui traversèrent rapidement l'esprit. Cette fille, il la fouettait à mort avec une trique de caoutchouc. Il l'attachait nueà un poteau et la criblait de flèches comme un saint Sébastien. Il la violait et, au moment de la jouissance, lui coupait la gorge. Il réalisa alors, mieux qu'auparavant, pour quelle raison, exactement,il la détestait. Il la détestait parce qu'elle était jeune, jolie et asexuée, parce qu'il désirait coucher avec elle et qu'il ne le ferait jamais, parce qu'autour de sa douce et souple taille qui semblait appeler un bras, il n'y avait que l'odieuse ceinture rouge, agressif symbole de chasteté.

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La Haine était là, à son paroxysme. La voix de Goldstein était devenue un véritable bêlement de mouton et, pour un instant,Goldstein devint un mouton. Puis le visage de mouton se fondit en une silhouette de soldat eurasien qui avança, puissant et terrible dans le grondement de sa mitrailleuse et sembla jaillir de l'écran, si bien que quelques personnes du premier rang reculèrent sur leurs sièges. Mais au même instant, ce qui provoque chez tous un profond soupir de soulagement, la figure hostile fut remplacée, en fondu, par le visage de Big Brother, aux cheveux et à la moustache noirs, plein de puissance et de calme mystérieux, et si large qu'il occupa presque tout l'écran. Personne n'entendit ce que disait Big Brother. C'étaient simplement quelques mots d'encouragement, le genre de mots que l'on prononce dans le fracas d'un combat. Ils ne sont pas précisé-ment distincts, mais ils restaurent la confiance par le fait même qu'ils sont dits. Le visage de Big Brother disparut ensuite et, à sa place, les trois slogans du Parti s'inscrivirent en grosses majuscules:

 

LA GUERRE C'EST LA PAIX

 

LA LIBERTÉ C'EST L'ESCLAVAGE

 

L'IGNORANCE C'EST LA FORCE"

 

J'aime bien illustrer mes propos avec des informations contenues dans le travail des autres. Dans ce cas, je vais vous présenter un morceau de film ou l'intrus est très bien définit. Ce film est Cloud Atlas et le personnage c'est George. 

Ce personnage est la définition de ce qu'est l'ego ; il défend et protégé le stastuquo. Dans le film, il essaye de détourner de ses intentions Tom Hanks qui lutte contre la race cannibale. Tout un résumé de ce que je décris dans cet article. La projection intérieure et extérieure de nos ennemis. 

 

Miyoceleste, Avril le 05 du 2018  -  18 h 44